Vivre, travailler, se déplacer… La mobilité fait partie intégrante de l’aménagement d’un quartier. Lors du dernier « Samedi de découverte urbaine », le 15 février 2020, les participants ont touché du doigt toutes les problématiques inhérentes à la création d’un système de transport lourd, en jouant au « Tramway en vue ». Ce jeu de société consistait à choisir le tracé d’un tramway dans une ville fictive. Au terme d’une heure et demie de présentation des grands programmes d’aménagement de réseau des transports métropolitain, le groupe a sillonné le périmètre Euroméditerranée, du tramway à Capitaine Gèze en passant par la gare d’Arenc.
« La structure de la ville conditionne les systèmes de transport. L’important réseau de lignes du tramway de Marseille dans les années 50 a progressivement laissé la place à l’ère du tout voiture, avec pendant plusieurs décennies un étalement géographique, la construction de pavillons en périphérie, l’aménagement de zone commerciales et de bureaux.
A présent, il s’agit de chasser les autoroutes du cœur de ville et de redonner de la place aux modes de transport doux tout en favorisant le covoiturage. Aujourd’hui, les métropoles se densifient », a expliqué le 15 février la Compagnie des Rêves Urbains qui anime, tous les quinze jours, les ateliers de découverte d’Euroméditerranée.
Ce « Samedi de découverte urbaine » axé sur « les mobilités urbaines, se déplacer en ville », a réuni près d’une trentaine de participants. Parisienne, Joëlle vient tout juste de vendre son appartement et souhaite vivre pleinement sa retraite à Marseille. Par hasard, en se promenant sur le Vieux-Port, elle a fait la connaissance de Claudine. Cette retraitée adepte des ateliers de découverte urbaine l’invite à rejoindre le groupe. « Je découvre systématiquement de nouvelles choses. Cela me donne envie de venir m’installer dans ce quartier ». Autour de la table également, deux jeunes étudiantes en architecture. Les liens se tissent d’autant plus qu’au terme d’une heure et demi de présentation des grands projets d’extension du métro, du tramway et du Plan vélo, les participants sont invités à jouer.
Sur des plateaux disposés sur les tables, les participants doivent construire un réseau de tramway dans une ville imaginaire. Dans la peau d’un élu l’espace d’un court instant, ils gèrent un budget transport en construisant cette fameuse ligne qui doit forcément desservir l’hôpital, le stade et la zone commerciale. Ils apprennent à faire des choix d’itinéraires, réaliser des correspondances avec les lignes de métro, organiser ou non des expropriations ou des fouilles archéologiques, tout en veillant à conserver leur popularité auprès des administrés.
Ce moment convivial s’est poursuivi par une promenade au cœur d’Euroméditerranée. L’imposante passerelle d’entrée de ville de l’autoroute A 55 qui longe les bassins du port a commencé à reculer. Une partie a été détruite pour être remplacée par le tunnel de la Joliette, tout comme l’A7 qui auparavant arrivait porte d’Aix.
Le groupe a ensuite rejoint la gare SNCF d’Arenc, méconnue des Marseillais et pourtant si pratique ! La promenade s’est achevée au nouveau terminus de la ligne 2 du métro Capitaine Gèze, inauguré fin 2019 et adossé à un pôle multimodal avec parking relais.
Gouvernance et finances des projets mobilité Qui décide de la mobilité ? Comment sont financées les infrastructures ? A sa création en 2017, la métropole Aix-Marseille a pris la compétence transports jusque-là dévolue aux intercommunalités. Autorité organisatrice de la mobilité (AOM), elle a voté un ambitieux plan mobilité voué à réduire la congestion routière et la pollution atmosphérique. Premier acte concret, l’unification des 15 réseaux de transports en commun. Avec un budget financé par la billetterie, le versement transport des entreprises et les impôts, la métropole réalise des aménagements en lien direct avec l’urbanisme. Le Plan de Déplacement Urbain voté cette année entend faire reculer la part de la voiture au bénéfice d’autres modes de transport. Voies réservées aux autocars sur autoroute, pistes cyclables, auto partage, parkings relais vont se généraliser. Des mobilités qui se décident en fonction du relief, de la densité urbaine et des projets urbanistiques à long terme. |