Pensé comme un îlot démonstrateur de la ville méditerranéenne durable, Smartseille aura permis à l'Etablissement Public d'Aménagement Euroméditerranée d’expérimenter les nouveaux modes d’aménagement qu’il entend déployer sur les 169 hectares de son extension.
« En 2011, l’EcoCité a été retenue dans le cadre de l’appel à projets Ville de demain du PIA (programme investissements d’avenir) », se souvient Jean-Christophe Daragon, responsable innovation et développement durable au sein de l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée (EPAEM). « Avec l’urbaniste François Leclercq, auteur du plan guide de l’extension, nous voulions tester une démarche d’éco-aménagement sur un site laboratoire », ajoute le cadre de l’EPAEM. Une volonté déclinée dans un avant-projet de ce qui n’était encore alors que l’opération « Allar ». « Nous avons défini les grands principes servant de socle au cahier des charges de la consultation : le niveau de constructibilité, de performance énergétique que nous voulions inférieur de 20% à la réglementation thermique 2012, le raccordement à la future boucle de thalassothermie, les enjeux de mixité fonctionnelle et sociale avec le mélange bureaux-logements, la création de résidences intergénérationnelles... ».
Pousser les curseurs de l'innovation
Ce niveau d’exigence, l’aménageur a souhaité l’inscrire à rebours des surenchères technologiques : « Le développement durable ne doit pas concerner qu'une élite aisée. Nous voulions éviter toute sophistication forcément coûteuse. Le credo de la frugalité ou du « low cost-easy tech » est né de ce parti pris », avance Jean-Christophe Daragon.

Restait à régler les obstacles réglementaires et culturels. « La mutualisation des services et des usages déroge avec les modèles traditionnels de l’aménagement et de la construction », observe le cadre de l’EPAEM. Euroméditerranée s’est ainsi posé en aiguillon, prêt à pousser les curseurs de l’innovation. « Nous avons obtenu de pouvoir déroger à la réglementation sur certains aspects comme les parkings ».
Anticiper les nouveaux usages
Smartseille anticipe également l’évolution des modes de vie. « Ce quartier nous permet d'expérimenter les nouveaux usages citadins » se félicite Jean-Christophe Daragon. « Cela concerne tous les aspects de la vie quotidienne : les déplacements, la gestion des déchets, la consommation d’énergie,... ». Autant de mutations que le numérique rend possibles à moindre frais et simplement. Alors que les premiers retours des habitants sont positifs, l’aménageur entend poursuivre cette démarche frugale sur Les Fabriques, nouvelle pièce urbaine que le groupement Linkcity/UrbanEra va développer aux abords du marché aux puces (250 000 m² de plancher sur 14 hectares). Et après-demain sur un autre îlot démonstrateur au cœur de l’EcoCité.